Une rhétorique des nuages
On s’en remet à la fréquentation salubre des nuages, au commerce de ces splendeurs ineffables planant dans l’atmosphère, nonchalantes, immédiates, indubitables, bien que passagères ; on se raccroche à cette occupation, ce passe-temps favori, comme à la seule et unique planche de salut qui reste dans la déroute – un ultime recours ou secours venu du ciel ! – et l’on s’efforce d’écrire encore pour tenter d’arracher quelques lambeaux d’écume à la fuite éperdue des nuages au loin, ou même redonner forme à ce qui a lieu et s’échappe aussitôt dans les airs, ou bien seulement pour en conserver la trace avec des mots.
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